Qu’on sache bien que le coronavirus n’est pas la peste. Venise, comme toute l’Europe (à cette époque aussi les épidémies ne connaissaient pas les frontières !) a connu six vagues de peste de 1348 à 1632.

Il n’y avait pas alors la mondialisation ni le tourisme de masse, ni les voyages low-cost mais il y avait le manque d’hygiène et de connaissances médicales. Alors la maladie voyageait à son aise.

Pour relativiser ce qui nous arrive, je voudrais rappeler que la peste de 1575 a fait 43.000 morts dans la cité des doges et que celle de 1632 a décimé plus d’un tiers des habitants !

Vivre en temps de peste dans la Venise de la Renaissance me laisse songeuse. Je peine à imaginer la vie quotidienne des vénitiens rythmée par le ramassage des morts par les « Pizzigamorti ». A tenter de me représenter les peurs de nos ancêtres confrontés à la peste, je me dis que surement quelques traces de ces peurs ont dû passer dans notre inconscient collectif, ce qui pourrait expliquer la paranoïa actuelle.

Venise aujourd’hui porte les empreintes des pestes passées.

Vous avez vu ces masques au long nez recourbé qui sont devenus des masques de carnaval, ils étaient en réalité des masques de protection : le nez était bourré d’herbes aromatiques.

Au moins deux églises ont été construites suite à la peste, celle du Rédempteur – peste de 1575- et celle de la Salute. - peste de 1632-
On peut à ce signe mesurer l’évolution des esprits : nos aïeux pour demander la fin de l’épidémie ou remercier et se prémunir du futur construisaient des églises, nous, avec notre coronavirus nous les fermons !

La peste !

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